Derrière chaque chantier réussi, il y a une base arrière performante
Invisibles pour le grand public, les bases arrières sont pourtant au cœur des grands chantiers ferroviaires. C’est là que se prépare tout ce qui arrivera ensuite sur la voie. C’est aussi là, que sont traités, après chaque nuit de travaux, les matériaux extraits de l’ancienne voie.
Chez ETF, nous voyons les bases arrières comme des lieux où la logistique rencontre l’humain : on y coordonne les flux, mais on y transmet aussi nos savoir-faire, on y forme de nouvelles générations et on y construit, ensemble, les conditions de la performance.
Dans ce nouveau numéro d’« Aiguillage », nous vous emmenons dans nos bases arrières pour découvrir un rouage essentiel de nos chantiers.
Parce que l’efficacité des chantiers se joue en amont
Sur un chantier ferroviaire, la réussite ne se joue pas seulement la nuit quand les équipes entrent en action. En amont, les bases arrières orchestrent tout : réception des matériaux, préparation des convois, maintenance des engins. Ces plateformes conditionnent la fluidité des travaux et la capacité à tenir des cadences souvent très serrées.
Au quotidien, elles rassemblent une grande diversité de métiers dont la coactivité intense exige une organisation millimétrée. Tout doit être anticipé parce qu’un train mal préparé en journée, c’est un chantier retardé la nuit.
“Tout part de la base arrière. La journée, on prépare les trains industriels, on entretient le matériel, on charge les approvisionnements. La nuit, le train doit partir en production. Si la base ne tourne pas, le chantier ne tourne pas. Et si le chantier ne tourne pas, les voyageurs sont impactés le lendemain matin. “ témoigne Grégory GESLIN, chef d’agence RGI, ETF.
Chez ETF, les bases arrières sont pensées comme de véritables centres d’excellence opérationnelle. Les équipes y appliquent les méthodes de l’amélioration continue, inspirées du lean management. 5S pour organiser les espaces, SMED pour réduire les temps de préparation, rituels de débrief quotidiens ou hebdomadaires… autant d’outils qui permettent d’ajuster en permanence le fonctionnement et d’impliquer tous les collaborateurs pour améliorer l’efficience et la performance de la base arrière.
Rencontre avec Saad BOUKILI,
Directeur travaux de la Base arrière de Verberie (60), ETF
Quel est, selon vous, le vrai secret de la réussite d’une base arrière ?
« Pour moi, c’est la communication. Si on ne communique pas, ça ne marche pas. La réussite d’une base, ce n’est pas seulement que les trains partent à l’heure, c’est aussi que chacun sache pourquoi et comment il contribue à ce résultat. Pour cela, il faut que tous les acteurs échangent : maintenance, logistique, production… Dès qu’on se parle vraiment, on trouve les solutions et on avance. On a aussi mis en place des routines pour mieux prévoir les demandes. Tous les matins, on fait un point de cinq minutes entre la production et le chantier pour voir s’il y a eu des changements. À midi, on refait un point entre les interlocuteurs sur la base pour suivre l’avancement. Et puis on a mis en place un planning minute sous forme de Gantt : si une demande arrive à la dernière minute, on la trace et on analyse tout de suite le risque. Ça nous permet de savoir si on peut l’accepter ou pas. »
Comment l’amélioration continue, chère à ETF, se concrétise à Verberie ?
« On fait des journées de sensibilisation, on affiche des messages sur la base. L’idée, c’est de fédérer tout le monde, pas que ça vienne seulement de la direction. La semaine dernière, par exemple, on a pris un poseur de voies et on l’a nommé “poseur de la semaine”. Pourquoi ? Parce qu’il a appliqué la démarche 5S sans qu’on le lui demande : il a rangé son atelier, fait le suivi du matériel, mis de l’ordre. On a partagé ça devant tout le monde et ça a motivé les équipes. C’est un exemple concret qui montre que le message est passé. »
Nos bases arrières s’inscrivent pleinement dans une démarche d’économie circulaire grâce à des actions concrètes de recyclage et de réduction de l’empreinte environnementale. Cet engagement quotidien est reconnu par l’obtention du label environnement VINCI sur plusieurs de nos chantiers
Le saviez-vous ?
Certaines bases continuent de vivre bien après la fin du chantier : elles deviennent des points de maintenance pour entretenir durablement les lignes ou sont utilisées comme plateformes de fret. C’est le cas, par exemple, de la base arrière de Reding, aménagée en 2013 pour la construction de la LGV Est Européenne phase 2, puis réhabilitée en 2025 pour accueillir un chantier de suite rapide industrialisée. Une manière de prolonger leur rôle stratégique et de montrer que la performance ferroviaire se construit sur le long terme.
Véritables poumons logistiques, les bases arrières sont aussi des lieux d’organisation et d’innovation, où chaque geste compte pour que les trains de travaux partent à l’heure et que les voyageurs retrouvent leur ligne le matin. Chez ETF, nous en faisons un atout stratégique pour anticiper, améliorer et transmettre.
